« Ne te laisse pas perturber par la profusion des personnages ou par l'abondance des noms : tous (...) ne forment qu'un seul corps malade. Solidaires, ils ont conspiré et réuni leurs forces pour sacrifier une pauvre impuissante. »
Amira Ghenim
Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croi¬sent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes.
Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes.
Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective qu'avait le lecteur. Ce dernier rassemblera les pièces avec jubilation pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa.
Le désastre de la. maison des notables transpose plus de soixante ans d'histoire tunisienne de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 et de combats pour les droits des femmes. C'est aussi un hommage à la figure exceptionnelle de Tahar Haddad (1899-1935), qui lutta activement en faveur des droits syndicaux des travailleurs, de l'émancipation de la femme tunisienne et de l'abolition de la polygamie dans le monde arabo-musulman.
Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables. Un véritable tour de force.
Née en 1978 à Sousse (Tunisie), Amira Ghenim est agrégée d'arabe, titulaire d'un doctorat en linguistique et enseigne à l'uni¬versité de Sousse. Elle est l'autrice d'essais et de plusieurs romans.
Le désastre de la maison des notables (finaliste de l'Arab Booker Prize, prix Comar d'Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, le premier à être traduit en français.
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