TAHAR OUSSEDIK, enseignant depuis octobre 1937, actuellement en retraite, nous rapporte quelques faits des élèves qu'il a eu dans son établissement.
Le directeur se tourne vers son adjoint et lui demande :
- Pourquoi cet élève garde-t-il en classe son béret sur la tête?
- Monsieur le directeur, il m'a remis un billet de son père qui m'a prié d'autoriser son fils à garder sa coiffure. Il serait atteint de la teigne et il a peur que ses camarades ne se moquent de lui.
Les yeux mi-clos, le bras et l'index tendus, il appelle :
- Laïd, viens ici.
L'enfant s'avance, nullement intimidé, et s'arrête à un mètre environ.
- Enlève ton béret !
- Non, Monsieur ! Pourquoi, Monsieur. J'ai la teigne. Le maître le sait, Monsieur. Je ne peux pas. je ne veux pas.
Et joignant le geste à la parole, il applique ses deux mains ouvertes sur la tête avec l'intention bien arrêtée de se défendre et de s'opposer à ce qu'on le découvre.
Le directeur fait un pas en avant, saisit l'enfant par les poignets, lui écarte les mains, et demande à son adjoint de soulever la précieuse coiffure. Celui-ci le fait délicatement pour éviter d'être contaminé et... c'est la boîte de «chemma» qui tombe et roule sur le sol...
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