Les Français redécouvrent le sort qui fut réservé aux indigènes de leur ancien empire colonial. L'indignation rétrospective ne suffit pas à comprendre les raisons pour lesquelles des hommes et des femmes ont pu être ravalés, pendant des décennies, au rang de sous-citoyens par une République qui se proclamait patrie des droits de l'homme.
Dans une fresque consacrée à l'histoire sociale de l'Algérie de 1870 à 1962, René Gallissot raconte comment le socialisme républicain, d'abord marqué par l'antisémitisme, s'avère incapable de reconnaître la citoyenneté des autochtones colonisés. Cantonnés dans un statut musulman, ces derniers sont mobilisés en masse sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. Dès la fin du conflit, en métropole et en Algérie, des indigènes trouvent dans le syndicalisme et le communisme des lieux d'apprentissage du militantisme. Revendications sociales et aspiration à l'indépendance se croisent, convergent un moment avant de diverger.
Dès lors, après 1945, l'affrontement armé pour une Algérie indépendante devient inévitable, un combat qui aboutira à l'autodétermination de l'Algérie en 1962.
RENÉ GALLISSOT avait 20 ans en 1954. Il appartient donc à la génération intellectuelle et politique dite de la guerre d'Algérie. Depuis, sa réflexion s'est concentrée sur l'histoire du Maghreb et du mouvement ouvrier international. À l'indépendance, il a été enseignant tour à tour à la Faculté des lettres, à l'Institut d'Etudes politiques et à l'École Nationale d'Administration d'Alger. Il est aujourd'hui professeur émérite à l'université Paris VIII et dirige la série Maghreb du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.
Les éditions barzakh font paraître, simultanément, Algérie : engagements sociaux et questions coloniales (sous la direction de René Gallissot) qui constitue l'assise du présent ouvrage en présentant la biographie de près de 500 militants qui ont marqué l'Algérie de 1830 à 1962.
 
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