Nous sommes le 4 juillet 1964. La veille de la célébration du deuxième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Dans une fermette isolée au coeur de la plaine de la Mitidja, à quelques encablures de Blida, la ville-garnison, se noue un drame.
Une prise d'otage. Dont l'auteur est Ali Sabria, originaire de l'Ouarsenis, une région montagneuse de l'ouest du pays malmenée par une occupation impitoyable. L'homme, un résistant de longue date à l'oppression coloniale se faisait une joie de pouvoir enfin vivre dans une Algérie libérée et ambitieuse. Mais il avait compté sans la dérive aux couleurs totalitaires de militaires, produits du pouvoir qui a mis la main sur un pays fatigué et rendu exsangue par sept années de guerre.
Cette Algérie qu'il a chevillée au corps est en train de prendre des chemins douteux et dangereux.
Journaliste de profession, né et ayant vécu en Algérie jusqu'à l'âge de 20 ans avant d'aller en France pour y poursuivre des études, l'auteur a eu des parents engagés politiquement dans la lutte de libération. Son écriture a pour trame l'Algérie dont il revisite l'histoire à travers des personnages qui ont dû forcément exister. La période qui le passionne est celle qui correspond à l'agonie du monde colonial et aux premiers pas de l'âpre s indépendance. C'est durant ces années entre "chien et loup", que s'est dessiné vraiment le destin de son pays. Un destin fait de belles espérances, en partie trahies, de bruit et de fureur. Le roman «Le dépossédé» en est le parfait résumé.
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