Khaled Merzouk - Mémoire du professeur Mohamed GUENANECHE secrétaire principal de Messali HADJ

QUI ETAIT DONC MOHAMED GUENANECHE
Le troisième héros est, sans conteste, Si Mohamed Guenaneche (que Dieu allonge sa vie), bien que ce dernier se soit montré fort discret sur sa vie dans ses écrits publiés. Mais, à travers ceux-ci, on découvre peut être l'essentiel : il est né en 1915 et, très jeune, il commence à fréquenter la zaoui du Cheikh Benyelles où il apprend l'arabe classique sous la direction de Si Mohamed Merzouk. A l'adolescence il entre à la médersa Islahia, du temps où elle se situait à Dribet Zirar, dans une classe réservée à ceux qui connaissaient bien la langue arabe. Les cours étaient dispensés par le Cheikh Bachir El-lbrahimi. Son père, qui était Mourid à la zaouia Benyelles (c'est-à-dire adepte, ou plus, précisément aspirant à le devenir, sous l'autorité d'un maître Soufi connu, s'était toujours opposé à ce qu'il apprenne la langue française, craignait, par là, que son fils perde la foi.
Après la médersa Islahia, il est entré à la médersa franco-musulmane de Tlemcen, en qualité d'auditeur libre. L'un de ses professeurs, alors, était Si Abdeslem Meziane.
Une parenthèse ici pour donner un aperçu sur la mentalité de l'élite intellectuelle de l'époque (1935) : à la médersa franco-musulmane il eut aussi, comme professeur qui enseignait le commentaire du Coran. Au début de chacun de ses cours, il commençait par dire : « commente le Coran ôh esclave de Dieu, commente le Coran ôh singe ». C'est, par là que le maître montrait son indignité à commenter les paroles de Dieu, ce qui montrait l'extrême modestie de cet homme Ibn Smaya.
Dès l'âge de quinze ans, il a commencé à lire les rares journaux en langue arabe qui arrivaient à Tlemcen et, par là, à s'intéresser à la renaissance arabo-islamique.
En 1932, Si Mohamed Merzouk quitta la zouia pour rejoindre le mouvement de Plslah (Association des Oulémas Musulmans Algériens « A.O.M.A »). Il recommande à son élève Mohamed Guenaneche de rester à la zaouia pour poursuivre les prières tarahouih de Ramadhan très proche. Guenaneche accepta les conseils de son maître Merzouk.