« Quand il se rend à la salle de bains, il a l'impression de flotter dans l'air. Sa main gauche actionne la poignée. La porte s'ouvre, Osslavan Kar reste comme suspendu aux éclats du chrome, de l'émail, des miroirs et du verre dont les reflets multiples condensent la lueur des néons pour remplir le vide immense laissé par l'oiseau absent. Il fouille du regard les recoins. Le bord de la baignoire sur lequel il se perchait allonge sa ligne horizontale et luisante nulle trace de ses pattes n'en altère la pureté. Jetée là comme en témoignage, une plume, identique à celle qu'il a subtilisée aux yeux d'Ajel Blye , pare le sol de marbre blanc . Il la ramasse et la fait tournoyer entre son pouce et son index. Ému, il regarde par le vasistas mal fermé qui a dû s'ouvrir accidentellement sous une poussée de vent, permettant à l'oiseau de s'échapper. Il est en train de planer, porté par la houle du vent. C'est mieux ainsi, se dit-il. Vision qui se trouble. Une envie de pleurer. Une simple envie de pleurer, sans savoir pourquoi. »
Futur absolu est une vertigineuse descente aux enfers. Œuvre envoûtante et pessimiste, elle trace les contours d'une réalité qui semble sculptée dans le bloc ténébreux de la fascination du mal, lot de l'humaine condition.
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